Celui qui s’élève doit avant tout servir.
On est ce que l’on décide d’être.
2020, nouvelle décennie ! Mais aussi nouvelle page pour l’association Pasarea !
Il est temps d’aborder les actions humanitaires entreprises depuis 1994 sous un angle nouveau.
Nouvelles visions, nouveau départ !
La vie parfois vacille et doute d’elle-même. Commencer, recommencer, sans cesse. Le constat de l’éternellement recommencement des choses, semblable au cycle des saisons, la vie succédant à la mort et la mort à la vie, la croissance au déclin et le déclin à la croissance, produit une sorte d’angoisse. Le quotidien qui se livre sous le signe du recommencement mérite-t-il d’être vécu ? Peut-on croire au sens de ce que l’on fait, lorsqu’il faut toujours reprendre, toujours recommencer ? La question du sens des actions s’étend très vite à celle du sens de la vie. Il nous faut conduire notre vie, la reconduire, de jour en jour, et l’effort pour le faire doit suffire à notre condition. L’homme s’invente les moyens de persévérer dans son être. Quelle vie voulons-nous vivre ? Les rythmes quotidiens ne sont pas l’essentiel, ils rendent la vie possible, tout simplement. Â l’homme de construire son monde et de dessiner les contours de son bonheur. Il faut méditer les leçons de la vie que l’on a vécue, les expériences qui nous ont enrichis et qui nous ont forgé un tempérament. Est-on obligé de refaire les mêmes erreurs ?
Un homme doit compter sur ses propres ressources, et il lui appartient de construire ses propres valeurs. L’homme affranchi de toute peur, se satisfait du monde tel qu’il est. Cela n’exclu pas pour autant la prudence et la clairvoyance ! Face à l’immensité de l’univers qui l’entoure, il ne peut être effrayé, même s’il s’avoue sensible à la fragilité humaine, ce qui peut ouvrir à une recherche des valeurs fondamentales. Â la loi du monde infini s’articule la loi morale, ou plus généralement le pouvoir qu’à l’homme de se donner à lui-même sa propre loi et de signer ainsi sa liberté au sein de l’univers.
Les ambitions et les passions engendrent la violence et celle-ci donne à l’existence l’allure d’un scénario imaginaire où se déclinent toutes les figures de la condition humaine. L’alternance de la détresse et du prestige, donne à toute expérience vécue la couleur passée d’un beau rêve ou d’un mauvais cauchemar. Et la conscience qui ressaisit tout cela, le tumulte passé, s’étonne presque de redécouvrir que, pendant ce temps, il y avait eu l’écoulement silencieux de la vie…
Sommes-nous maîtres de nos vies ? Pouvons-nous échapper au destin ? Pouvons-nous agir quand tout semble désespéré ? Chaque homme pour vivre, s’efforce de le croire. Le temps de vivre est aussi celui du courage de vivre. Mais la vie de chacun est liée à celles des autres. Et le scénario du monde, en entrelaçant ainsi les destinées singulières, semble parfois s’écrire indépendamment des volontés humaines. Tous les hommes sont mortels. Le monde est un tout, qui transite par la succession des situations singulières, des histoires personnelles entrelacées dont se compose le devenir commun.
L’association Pasarea fût présente dans le petit village de Zece Hotare du 19 juin au 18 septembre.
Comme d’habitude le travail de préparation nous occupe pendant de longs mois, il faut gagner de l’argent pour financer nos actions. Petits travaux, récupérations de métaux, vente de champignons que nous avons fait sécher, dons de particuliers et d’associations. Recherche de matériels agricoles ou autres que nous conditionnons en palettes pour un TIR Roumain.
J’ai fait le voyage avec Alex, car il est venu pour un mois travailler sur sa propriété et aidé sa femme. Nous sommes restés bloqués à la frontière lors de notre arrivée – COVID oblige. La Roumanie pratiquant alors encore le confinement. Nous sommes retournés en Hongrie et avons attendu le lendemain pour à nouveau entrer en Roumanie, le confinement étant levé. Cela valait le coup d’attendre 08h00 à la douane hongroise pour ensuite gagner 15 jours de confinement, donc possibilités de se déplacer librement et surtout accueillir le TIR Roumain avec ses huit palettes de matériel.
Venue de Robert du 17 juillet au 17 août : On peut dire que le bilan est plutôt mitigé. Certes le COVID, ne nous a pas aidés. Les architectes ont annulé leur séjour, donc le dossier concernant le Centre Culturel et Sportif de Suncuius est repoussé. Ils vont essayer de nous présenter un premier projet, ce qui me parait assez peu réaliste sans être venus sur place pour voir les infrastructures existantes et dialogués avec les autorités locales. Le délégué IPA, que Robert désirait rencontrer n’a pas daigné nous recevoir, et l’autre personne à des problèmes avec son entreprise, suite à un manque d’activité du au COVID et n’a pas eu le temps de nous rencontrer.
L’humanitaire c’est faire passer l’autre avant soi-même. L’humanitaire c’est partager avec l’autre, être à l’écoute. L’humanitaire ce n’est pas seulement dire : « il faut… » Mais plutôt « faire avec l’autre ». L’humanitaire nécessite un engagement physique et psychologique, il faut montrer l’exemple, participer aux activités. L’humanitaire ce n’est pas être spectateur, mais être acteur.
Je pense qu’il faut avant tout compter sur soi-même et non se reposer sur les autres. Quand l’on s’engage pour une cause ou une action, il faut le faire avec prudence et être sûr de tenir ce que l’on a promis. La concrétisation des deux dossiers européens en est un bon exemple, c’est compliqué, cela demande des compétences et des connaissances que je n’ai pas.
La mentalité roumaine est différente de la mentalité occidentale. Il faut faire avec. Il faut reconnaître
Que le roumain ne peut faire et programmer qu’une seule chose à la fois. Donc ce que l’on fait en France en une semaine, ici, il faut un mois, voir plus.
La moindre question devient un problème et semble irréalisable. « Tout est complicate !!! » Robert à réussit, non sans mal, à contacter une entreprise roumaine pour installer internet par satellite. C’est la seule chose concrète réalisée durant le séjour. Ah ! Si… il m’a aussi montré comment faire des tartines au four…
Comme le dit Laurent HUGUELIT, chamane suisse et pratiquant bouddhiste : « … Le fait d’être un cœur pur est une immense force, bien plus puissante que toutes les forces contraires et que toutes les obscurités, bien plus forte que la force physique elle-même. Le cœur pur est immuable, indestructible- Il est la seule et unique constante dans cette réalité faite de changements ».
L’efficacité n’est pas une question d’apparences, mais de cœur, d’amour , de respect.
La sensibilité, l’équanimité, la reflexivité, que de mots véhiculant de bonnes intentions, que de lettres de noblesse. Mais qu’en faire, concrètement, dans la vie de tous les jours ? Comment faire pour qu’elles ne restent pas lettres mortes, endormies dans un recoin du cœur ?
La pensée, la parole et le geste sont nos outils de créativité partagée ; ils ne sont ni bon ni mauvais au départ, ils sont à l’image de la magie universelle primordiale : parfaitement neutres. C’est nous, à travers nos intentions-et donc à travers notre cœur- qui leur donnons une tonalité particulière. Ombre et lumière ne sont nulle part ailleurs qu’en nous ; c’est là l’enseignement central de la reflexivité et c’est là l’accès le plus direct à la compassion.
Etre centré sur soi en ne s’intéressant qu’à sa propre satisfaction n’amène que des conséquences négatives sur le long terme.
Notre principal interlocuteur, Cornel Abrudan, à également eu une grave pneumonie, le clouant au lit pendant plusieurs semaines, annulant ainsi d’autres rendez vous et activités.
Les gîtes. Ce fut la bonne surprise de ce séjour.
Je m’étais inscrit sur Booking : casa anuta zece hotare.
Il faut le reconnaître sans grand espoir. Mais à ma grande surprise, les réponses furent relativement nombreuses et j’ai reçu pas mal de personnes.
Indirectement, la situation actuelle due au COVID m’a rendue service. Certaines personnes, les plus raisonnables, cherchent un endroit relativement isolé dans la montagne où ils peuvent se promener sans crainte. Un retour à l’authentique avec un certain confort. Ce qu’ils ont trouvé à casa anuta !!!
Les touristes sont venus de très loin : Bucarest, Arad, Statu Mare, Timisoara…
Booking est une grosse machine, difficile de comprendre réellement son fonctionnement, mais c’est une entreprise efficace. Il suffit de savoir « rentrer dans le moule ». J’ai encore beaucoup de mal. Pour l’instant les gîtes ne fonctionnent que lors de ma présence (juin-septembre) mais il n’est pas impossible que je prolonge la saison d’ouverture. J’ai déjà eu des demandes pour les fêtes de Noël et le réveillon. A étudier
Un grand merci à Maria Petrus, trilingue (roumain, anglais et français) qui fut un relais important entre booking et l’équipe sur place, dans les gîtes !
De même, nous n’étions pas réellement prêts pour accueillir les personnes. « Mon équipe nettoyage » n’étant pas réellement fonctionnelle et organisée !!! Après quelques ratés, nous sommes à peu près opérationnels et réactifs. Dés que les personnes s’en vont, il faut intervenir rapidement : changer les couchages, faire le ménage et être à nouveau prêt pour les suivants.
Aménagement d’un endroit pour stocker tous le matériel de nettoyage
Il a fallu également baliser la route avec des panneaux indicateurs. Le chemin qui mène au paradis n’est pas facile à trouver !!!
Les touristes trouvent également des produits locaux : lait, fromage, œufs, légumes. Pour la plus grande joie des habitants qui écoulent leurs produits et gagne un peu d’argent. Nous allons essayer de développer ce secteur de vente directe
Le plus difficile est de faire comprendre à « mon équipe » que les touristes doivent être une priorité. Il faut être à leur écoute et essayer de répondre à leurs exigences. Ils payent leur séjour, l’on se doit de les satisfaire. Il faut reconnaître que les premiers retours furent positifs. C’est encourageant et prometteur pour l’avenir.
Secours Populaire Français/ Copain du Monde. Cette année, à cause du COVID, de nombreuses activités, ou rencontres ont été annulé. Elisa a reporté deux fois sa venue à Zece Hotare. C’est dommage, mais ce n’est que partie remise pour l’année prochaine en fonction de ses disponibilités. Les échanges d’enfants dans le cadre de Copain du Monde ont été également annulés. Les échanges par internet avec André, responsable solidarité monde à Nîmes fonctionnent très bien. Les représentantes de l’association les Amis du Petit Prince/ Copain du Monde, Bogdana et Maria ont également décliné l’invitation au festival des Solidarités qui se déroule dans l’Essonne, fin octobre. Elles auront, je l’espère, un compte rendu de cette rencontre, ainsi que les projets mis en place pour le futur. Dons de friandises, de produits d’hygiènes et de matériel pédagogique de la part de la Fédération du Secours Populaire du Gard.
La vie à Zece Hotare. Les travaux de construction de l’église ont repris. Ils ont touché des subventions… Appel aux bénévolats pour travailler sur place … Avec promesse d’une place au paradis !!! Ils ont pris un architecte, reconnu par l’Etat, un chef des travaux… Tout cela à un coût et se sont les habitants qui payent la facture… Le ferraillage est si gros que l’on pourrait monter un immeuble… Le pope actuel veut laisser son empreinte.
Le train de vie des habitants progresse, les maisons se modernisent, deviennent plus coquettes, plus fonctionnelles. Portables ou Smartphones obligatoires dans chaque famille… Voitures neuves devant chaque maison.
J’aime être à Zece Hotare, j’aime ce petit village roumain situé un peu à l’écart de la civilisation, des bruits incessants de la ville et de la pollution. Pourquoi ? Mais est-ce nécessaire de se poser cette question et chercher une éventuelle réponse ?
Ici je suis bien, tout simplement bien. J’aime la solitude, j’aime bricoler, m’occuper de ces différentes maisons et, maintenant lancer cette activité de gîtes, pour aider la population à se responsabiliser et trouver une source de revenu supplémentaire. La demande existe, il suffit de la développer.
J’aime ce contact avec la nature, ce retour à la terre mère –Gaïa- j’aime aller me promener avec mes chiens, lorsque le jour se lève. J’aime marcher dans la rosée. J’aime voir mes chiens courir après une biche bondissante, dont les sauts sont si gracieux. J’aime cet espace, ce lieu.
J’aime m’assoir dans l’herbe, écouter le silence de cette belle nature encore sauvegarder de la pollution (mais pour combien de temps ?) J’aime écouter la nature qui se réveille doucement, le chant des oiseaux. J’aime voir l’épervier tourner dans le ciel, puis fondre telle une flèche, sur le pauvre petit mulot parti chercher à manger pour sa famille. Vie et Mort. Telle est le cycle de l’existence sur cette belle terre que l’homme, avec son égo démesuré, est en train de détruire.
Courir toujours plus vite, consommer à outrance – les produits, comme les informations-
J’aime prendre le temps de vivre, de respirer, de méditer sur le sens que j’ai essayé de donner à ma vie. Qu’en ai-je fait ? À quoi je sers ? Et Pourquoi ?
J’aime méditer, laisser mon esprit vagabonder, libre de toute contrainte. J’aime penser à ma famille, à mes proches, à mes amis, à mes enseignants de toutes disciplines, à certains de mes frères, à mes animaux de compagnie, aux animaux sauvages, aux arbres, aux paysages qui ont marqués mon enfance, mon adolescence et ma vie d’adulte qui commençait alors.
Je les ai toutes et tous remerciés d’avoir contribué à faire de moi l’individu que j’ai été, que je suis aujourd’hui, et ce que je suis en train de devenir. Je les ai remerciés de m’avoir accompagné, enseigné, éduqué, transmis des valeurs, de la force, de la lumière.
Toutes les genèses, tous les mythes fondateurs, sont des variations sur un même thème- et ce thème, c‘est le récit de l’arbre généalogique originel, l’arbre ancestral. Selon les traditions, il peut prendre plusieurs formes.
La musique émanant de vous dépend de « qui vous êtes », et « d’où vous en êtes » sur votre chemin, de vos mélodies intérieures. Vous changez en cours de route et ces mélodies changent avec vous. Un adolescent mal dans sa peau ne réagira pas comme un vieillard riche d’expériences vécues.
Le cœur est au centre de tout, et c’est lui, et lui seul, qui génère les intentions. Il se situe en amont de la raison, des valeurs morales, des désirs, des actions –il est à la source.
Les intentions sont déviées par les blessures du cœur…
Il existe un lien direct entre la culture du divertissement qui s’empare d’une société, et le fait que cette société est coupée de la nature. Il n’y a plus de « prise à la terre », plus de contact direct avec la sagesse apaisante des cycles et les enseignements du vivant. Et surtout : il n’y a plus d’effort à faire ! Le cœur, source du courage et de la vaillance, source de la force et de la lumière, perd son utilité, et comme un muscle qui cesse d’être mis à contribution, il se gâte, se pétrifie.
Cheminer vers la clarté demande un effort dont nul ne peut faire l’économie. Ce n’est pas un chemin facile, ce n’est pas quelque chose qui est dû, et encore moins quelque chose qui s’acquiert par des moyens matériels.
Je deviens de plus en plus sensible. Que vais-je faire de cette sensibilité qui s’éveille ? Est-ce un passage obligé vers la lumière ? Mes proches, mon lieu de vie, mon travail, mes habitudes, mes comportements, vais-je encore les supporter ? Devenir sensible, cela demande un cœur vaillant, un cœur qui a été renforcé de l’intérieur. Il est bon de savoir que l’on n’est pas seul sur ce chemin-là. Mais malgré les « rencontres », c’est avant tout un long travail de pèlerin, en solitaire…
Je deviens de plus en plus sensibles à « des vibrations spécifiques », telles que celles des personnes stressées, de l’injustice, de la pollution sonore et psychologique, du consumérisme à outrance, mais aussi à des émotions telles que le désespoir, la jalousie, l’envie…
Il m’arrive de « ressentir » la personne qui me parle… C’est assez triste ! Tout cela n’est bien souvent qu’apparences, tricheries, flatteries de l’égo, mensonges. Je « vois » que la personne me ment, quelle se vante, se valorise, un véritable moulin à paroles… Croit-elle, elle-même, ce qu’elle dit ? Je n’en suis pas convaincu. Je pense que tout cela remonte à l’enfance : enfance brisée et ses répercutions sur l’âge adulte, cet âge où la blessure du cœur est masquée par le vernis des apparences. J’ai mal pour elle.
Tout cela je le ressens de manière exacerbée – passionnément- au point d’en souffrir dans ma chair. Il faut beaucoup de volonté, d’abnégation pour continuer à avancer. Parfois, j’ai envie de baisser les bras… Quelle est cette « petite voix » qui me dit de continuer ?
Le reflexe serait alors de peut-être jouer aux « trois singes » (celui qui ne veut pas entendre, celui qui ne veut pas voir, et celui qui reste muet), le repli sur soi – le fameux repli sur soi – étant bien plus confortable que la clarté… C’est bien plus facile de rester dans une zone de confort conventionnelle, mais il faut avoir la volonté, le courage d’aller là « où ça fait mal », là « où ça grouille d’immondices », dans le brouillard épais qui nous étouffe, jusqu’à la catharsis finale : le pardon.
Je n’aurai jamais de mots assez forts pour remercier mes parents. Ils nous ont élevé, éduqué – mes deux sœurs et moi - avec Amour ; et cela est primordial pour la vie future. Souvent les comportements adultes sont des « réactions » à des traumatismes de l’enfance. Un enfant aimé est protégé, il mature dans un cocon de lumière permettant à ses défenses naturelles de se développer. L’amour de la mère est à la base de la vie ; tout commence avec lui.
Hivernage. Hélas, tout a une fin. Mon séjour à Zece Hotare se termine. J’ai une famille, des obligations, donc je dois rentrer. Ici les hivers sont rigoureux et la neige est présente durant de longs mois. Il faut donc anticiper sur le froid. Tous les gites doivent être mis « hors gel ». Vidange des canalisations. Il faut également ranger tous le matériel d’extérieur : tables, chaises, transats, parasols, barbecues. Contrôler les toitures.
Fermer une partie de la terrasse pour mettre à l’abri les niches des chiens. Je suis très triste à l’idée de les quitter. Eux aussi je pense… Depuis plusieurs jours ils sentent que je vais partir. Tristesse !!!